J'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée alors qu'on entamait la deuxième du film The Curious Case of Benjamin Button. Mon coeur s'est mis à battre à m'en éclater les côtes flottantes, et mes mains tremblaient tellement qu'il m'a fallu croiser les bras et enfouir les dites mains pour ne pas avoir l'air de faire une crise d'épilepsie... L'angoisse...
"Isn't it hot here?"
Imaginez-moi, en train de suer à flots, coincée au milieux de la rangée centrale d'un theater de 500 places. En effet, on a connu mieux.
Dehors, après la séance (évidemment ce genre de galère vous arrive toujours devant un péplum de 2h45, sinon c'est pas drôle), je suis dans un état indescriptible. Impossible d'articuler, de me concentrer, rien. Des sons bizarres sortent de ma bouche. les autres font mine de rien capter (sont super polis les ricains). Ou peut-être qu'ils ne captent effectivement rien... Ou peut-être que j'agit de manière tellement étrange au quotidien, qu'ils ne saisissent pas le changement. Quoi qu'il en soit, j'essaie de garder contenance alors que mon coeur essaie de prendre la tangente. Je pense qu'à cet instant précis je sais ce que ressens un accro au Crack en pleine descente. Ou pas. Disons, qu'on va s'en tenir aux hypothèses.
Bref, ça va pas.
C'est en général le genre de scène qui fait mourir de rire une audience. Un personnage va super mal, mais fait mine de contrôler la situation. En découle une série d'événements tragiquement burlesques hilarants pour tout le monde, sauf pour certains...
Bilan de la soirée:
- Choses renversée/ cassées: une fleur en pot dans un restau (mais genre immense le bifidus!); une carafe d'eau avec glaçons (genre bien répandus partout sur la table); ma fourchette par terre (plusieurs fois); la salade de ma fourchette à 2mm de ma bouche (re-plusieurs fois).
- conversations avortées/ blagues ratées: tellement que je ne vais même pas les rapporter ici.
- "What?"/ "Excuse me"/ "Sorry I didn't get what you just said": Leitmotiv de ma soirée... Qu'ils s'agisse de mes interlocuteurs ou de moi. J'étais définitivement lost in translation.
- Têtes bizarres/ regard perdu/faciès chelou: j'étais pas du bon côté pour les voir, mais j'imagine que ça ne devait pas être triste.
Conclusion: Si ce groupe de potes me rappelle un jour c'est que ce sont vraiment des potes! Ou qu'ils ont un faible pour les freaks. Ou qu'ils pensent que nous autres, européens, sommes tous comme ça. Que c'est culturel quoi. Ou les trois.
Note à moi-même et pour plus tard: la caféine c'est pas bon! Ca vous grille les neurones et vous immolerait le moindre embryon social.
Post scriptum (et surtout pour rassurer maman): à l'heure où j'écris ces mots mon coeur s'est calmé. Pas d'accident cardio-vasculaire ce soir. Et OUI j'ai compris la leçon. Je ne combinerais PLUS JAMAIS trois boissons à fort taux de caféine dans la même soirée. Never.
Post post scriptum: suis pas prête d'aller dormir...
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