lundi 26 janvier 2009

Brighton Beach Transfert, ou Là-où-ça-parle-plus-l'Anglais



Il est très tard, ou plutôt très tôt,
mais je suis in the mood for writing, mieux vaut ne pas laisser filer la vague. C'est une honte (et je m'en excuse platement) d'avoir laisser littéralement mourir mon blog pendant si longtemps. Après mûre végétation, le voici tout frais tout beau, ready to tell you the all point of my life.
Mmm... 

Quelque part entre le New Jersey (ils ont de super plages avec de la neige dessus en hiver, des super hamburgers avec tout plein de trucs dedans pour moins de $5, des moutons et des lacs gelés où tu peux ice-skater-as-you-like-dude) et Brooklyn (best-free-party-place-ever) il y a Manhattan. Beaucoup ont essayé d'en décrire l'atmosphère déprimante et enivrante à la fois, presque tous ont échoué. C'est juste indescriptible désolée.

Heureusement il y a Brighton Beach (in-the-middle-of-Nowhere), ses vieux russes Vodkaholics, ses marchands de saucisses et ses boutiques pour middle-class-soviet-hooker.  J'adore. 
La soirée New Yorkaise idéale commence par un dîner dans ce repère perdu au bout de la Q (encore et toujours! Cette ligne est tout un poème), dans un restau méta-kitch où se fêtent simultanément anniversaires/ Bar Mitzvah/ Baptêmes/ mariages et enterrements dans un flot d'alcool de patate, une orgie de machins en sauce et un délire de paillettes (genre Sue Hellen de Dallas, so années 80) sur fond de variétoche russe inter-générationnelle. A côté de cette soupe, les jeudis chez Michou ressemblent à un après-midi  à la maison de retraite d'Aix-les-Bains. Même Dostoyevsky il aurait pas osé.

Pendant qu'on trinque, nous extra-terrestres franco-ricains, les bolchéviques cassent du verre et fond grincer leurs rhumatismes sur la piste de danse (oui, il y a une piste de danse dans le restau. Versus music live. Fabuleux). Au bout du 6ème toast je commence à parler en français à Megan et Amy qui pigent pas un mot mais sont à fond dans la conversation. Heureusement que le Chenyak (Phillip de son petit nom) est là pour relever le niveau. L'est rusky le Phil, il commande dans la langue et bois la Vodka comme du petit lait. C'est de la triche il a l'ADN adapté. 
Je sais plus à quel toast on en est, mais fait franchement chaud là dedans. 
La vodka terminée (bah, une bouteille d'un litre à 3 c'est tout à fait correct, non?) je trouve qu'il n'y a rien de plus cool au monde que le pull en mohair brodé de ma voisine (j'ai un don inné pour me faire des copines dans les endroits les plus insoupçonnés. Ca me rappelle une soirée karahoké dans Spanish Harlem... Encore un plan fabuleux trouvé par hasard au détour d'une rue à 3h00 du mat' avec quelques pèlerins de mes amis. Oasis improbable perdu quelque part tellement loin de là où on croit qu'il faut faire la fête.)

Me voici sur la piste de danse entre Micha (58 ans) et Vladimir (70). Je chante en yaourt et à tue-tête un truc qui ressemble à du Edith Piaff version Caucase. Mes comparses ne sont pas en reste, Amy danse une sorte de Polka bizarre avec un pré-ado acnéique (j'ai le droit de moquer, c'est pas comme si je ne savais pas ce que c'est) et Megan tente une sorte de salsa-des-pays-l'Est absolument grandiose. Bref, ça gigue grave sur Brighton Ave. 

Nous en sommes à l'étape où nos nouveaux amis nous invitent à nous joindre à leur table ("table" est un euphémisme, je parlerais plutôt de digue avec un nappe et des plats dessus) lorsque les douze coups de -heu- 10pm sonnent et nous rappellent qu'on est à bien 1h00 en métro de Manhattan et que Chloe fait un Stand up à 11pm au Sidewalk Cafe.

C'est là que La Nuit New Yorkaise prend tout son sens. Si tu ne traverses pas une distance raisonnable (on va compter en dizaines de miles) entre le lieu de ton dîner et le lieux de ta soirée, t'es pas new yorkais. ce soir nous jouâmes dans la cour des grands. 

Je passe rapidement sur le Stand up. C'était fabuleux, Chloe (écossaire loufoque et absolument géniale) fait un carton. 45 minutes de one-woman-show tordant, la salle 
est conquise. Même qu'elle fait allusion à moi à un moment... "I have a french friend..." *séquence émotion *

12.30am, East Village. Dans un bar tellement ricain. Billard et lumière bleue. Barman tatoué et shot offert si t'achète une bière à $4. J'aime pas la bière. En même temps c'est pas comme si l'alcool restait une option ce soir... J'ai tellement de Vodka dans le sang que si je me coupais ma plaie se désinfecterait toute seule. 

Jukebox. J'adore. Surtout quand la programmation est aussi... Bar-américain-du-Lower-East-Side! Chloe et moi-même apprenons à ces ignares d'Etats-Uniens comment-qu'on-danse-en-Europe. C'est à dire que ce qui compte ce n'est PAS d'être sexy: c'est de faire tout plein de gestes bizarres et d'imiter des acteurs de théâtre expérimental. Succès immense. 

Il est bien trop tard, lorsque mon métro arrive en fin à City Hall (je
 passe le détail de l'attente sur le quai à West 8th Street parce que ce serait du déjà vu). Dans trois heures je me lève pour aller bosser. En fin je pense pouvoir grapiller une heure ou deux de plus parce que j'ai fait picoler mon boss (héhéhé, l'intérêt de bosser avec l'un de ses amis) pour avoir la paix. 

Je rends l'antenne. A très bientôt.
Vous me manquez bande de français! 

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